
Lutte contre la traite des personnes : le gouvernement guinéen réaffirme sa volonté par la ratification des conventions et traités
À l’occasion de la Journée mondiale de la dignité des victimes de la traite des personnes, initialement prévue le 30 juillet de chaque année, le ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables a organisé une commémoration en différé, ce vendredi 9 août, en marge d’une conférence de presse. Cette cérémonie s’est tenue dans l’enceinte du ministère, en présence des acteurs concernés, ainsi que du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, garde des Sceaux.
Charlotte Daffé, ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, a souligné l’importance de sensibiliser la population aux différentes formes de traite des personnes en République de Guinée.
« Cette conférence de presse est organisée pour sensibiliser la population sur cette question essentielle. La traite des personnes passe souvent inaperçue, parfois même au sein de nos propres familles, sans que nous en soyons conscients. Elle touche les femmes, les enfants et les personnes vulnérables. L’objectif est d’éveiller les consciences et d’ouvrir les yeux sur cette réalité qui se déroule quotidiennement autour de nous. Une stratégie a été mise en place par l’État pour soutenir les victimes, » a-t-elle déclaré.
Elle a également précisé que l’État guinéen a élaboré une stratégie pour la prise en charge des victimes de la traite des personnes, incluant les migrants et d’autres groupes vulnérables. « Nous avons des travailleurs sociaux qui accompagnent ces victimes pour leur prise en charge psychosociale. Nous les accueillons principalement au sein de notre centre de formation sociale, » a-t-elle ajouté.
De son côté, Aboubacar Sidiki Camara, conseiller juridique au ministère de la Promotion féminine, a mis en avant les statistiques relatives à cette pratique. « En 2023, 164 personnes ont fait l’objet d’une enquête préliminaire. Il est important de noter que ces statistiques ne signifient pas nécessairement que toutes ces personnes ont été reconnues coupables à l’issue des procédures. Les formes les plus récurrentes de la traite identifiées dans nos statistiques sont l’exploitation sexuelle des femmes et l’exploitation par le travail, en particulier des travailleuses domestiques déplacées des régions intérieures vers Conakry, » a-t-il précisé.
Présent à la conférence, Yaya Kairaba Kaba, ministre de la Justice, des Droits de l’Homme et garde des Sceaux, a souligné les efforts déployés par le gouvernement guinéen pour éradiquer ce fléau : « La lutte contre la traite des personnes n’est pas nouvelle en Guinée. Le gouvernement guinéen a toujours manifesté une volonté ferme d’éradiquer ce fléau dans notre société. Les femmes guinéennes jouent un rôle de premier plan dans cette lutte. La volonté du gouvernement s’est traduite par la ratification de conventions et de traités internationaux, ainsi que par l’adoption de textes législatifs nationaux, dont une loi spécifique sur la traite des personnes qui a été promulguée, » a-t-il affirmé.
Le ministre a également mentionné la création d’une cellule spécialisée au sein de son cabinet, directement rattachée au ministère de la Justice, pour coordonner les actions de lutte contre la traite des personnes.
